Les zones de sécurité prioritaires dans les Bouches-du-Rhône

Créées en juillet 2012, les zones de sécurité prioritaires (ZSP) ont pour objectif d'apporter des réponses durables et concrètes aux territoires qui cumulent les difficultés, notamment en terme de sécurité mais également sur le plan social.
Reposant sur la prise en compte des circonstances et des particularismes locaux, ce dispositif est instauré en fonction des besoins de sécurité exprimés par la population.

Deux ZSP ont été créees dans les Bouches-du-Rhône:

  • en novembre 2012: la ZSP mixte Nord, composée de la ZSP Marseille nord (3ème, 13ème, 14ème,15ème et 16ème arrondissements, soit une trentaine de cités sensibles) en zone police et de la ZSP Gardanne, Bouc-Bel-Air et ligne TER Aix-Marseille, en zone gendarmerie.
  • en janvier  2013:  la ZSP  Marseille Sud, composée  des  9ème, 10ème et  11ème arrondissements de Marseille (soit une dizaine de cités sensibles)

La ZSP Marseille, un territoire hors norme

  • 184 km² sur les 240 km² que compte la ville de Marseille
  • 480.845  habitants  sur  les  859.368 habitants de Marseille,  regroupant  environ  80  cités  dont  une quarantaine a été retenue comme ultra-prioritaire.

L'approche globale, un dispositif innovant décliné à Marseille

La stratégie d’approche globale, initiée à la fin de l’année 2012 par le Préfet de Police au bénéfice  de  40  cités  marseillaises dans  le  cadre  du  déploiement  des  Zones  de  Sécurité Prioritaires  (ZSP),  vise  à  reconquérir le territoire  de  ces quartiers par  des  actions  qui  s’inscrivent  dans  la  durée à  la différence de  simples  « opérations  coup  de  poing ».

Ce  dispositif innovant  et  spécifique  à  Marseille  repose  sur  une  coordination  sans  précédent de  toutes  les  directions  de  la  Police,  des  autres  services  de  l’Etat,  des  collectivités locales, des acteurs publics et privés et du monde associatif.

L’approche globale consiste à faire se succéder l’action de tous pendant plusieurs semaines sur une cité donnée, afin d'en changer la physionomie,  selon cinq phases: répression,  dissuasion,  amélioration du cadre de vie,  action sociale et enfin la phase de « Service  Après-Vente» par le maintien de la pression policière après le retrait des forces mobiles au bout  de trois à cinq semaines. Au  niveau policier, tous les services sont pleinement impliqués et coordonnés : Sécurité Publique,  Police Judiciaire,  CRS  (y compris des motards) et  Police aux Frontières.

Le Parquet est également étroitement associé et un magistrat référent est désigné pour chaque cité traitée. 

Si les opérations d’approche globale n’ont pas pour ambition, du moins à court ou moyen terme, d’éradiquer totalement le trafic de stupéfiants des cités marseillaises, le but est de perturber au maximum les réseaux afin qu’ils adoptent d’autres comportements vis-à-vis de leur environnement et qu’ils cessent de s’approprier certains territoires en prenant littéralement en otage une partie des résidents. La présence longue des CRS a notamment pour but d’asphyxier le trafic en coupant le lien physique entre les acheteurs et les vendeurs, avec un impact financier très fort sur les réseaux.

L'approche globale, une coordinnation qui repose sur un partenariat solide

Dès novembre 2012, le cabinet  du  Préfet de  Police a démarché tous  les partenaires  susceptibles de prendre part au dispositif. Ils sont désormais systématiquement prévenus du démarrage des opérations et  sont  invités  à  prioriser  leurs  actions  sur  les  cités  ciblées dans  la  foulée  des  opérations policières qui ont pour but de pacifier le quartier dans la durée. Le pari, grâce à cette stratification du travail de chacun, est de donner un autre visage à la cité, en souhaitant que les habitants eux-mêmes puissent ensuite entretenir cette dynamique.

Au  total,  ce  sont  aujourd’hui  plus  de  30  partenaires  qui  prennent  régulièrement  part  aux opérations. En outre, si le dispositif a été initié par le Préfet de Police,  l’approche  globale  est  rapidement devenue  une  stratégie  commune  à  beaucoup  d’autres  services  de  l’Etat sous  l’impulsion  du  Préfet  de région, Préfet de département et de la Préfète déléguée pour l’égalité des chances. Le lancement au début du mois de septembre 2013, à la demande du Ministre de l’Intérieur, du  Pacte pour la sécurité et la cohésion sociale pour Marseille, vient conforter cette dynamique et l’amplifie.

Des  « Groupes  de  Pilotage  et  de  Suivi»  (GPS) sont créés  dans  chaque  cité  bénéficiant  de  l’approche globale  pour  pérenniser  les  actions  dans  les  domaines  du  social  et  de  l’amélioration  du  cadre  de  vie. Ces groupes de suivi  réunissent  le(s)  bailleur(s),  le  Principal  ou  le  Proviseur  de  l’établissement  concerné,  un représentant du CLSPD de la Ville de Marseille, l’Officier de Police chef du Commissariat d’arrondissement, la Protection Judiciaire de la Jeunesse, le responsable du centre social et des acteurs associatifs. 

La ZSP Gardanne/Bouc-Bel-Air/ligne TER Aix-Marseille

Les renforts obtenus par  le  groupement  de  gendarmerie  départementale et l’organisation du service ont  permis  d’obtenir  des  résultats  positifs  sur  le  territoire  ZSP  des  communes  de  Gardanne et  Bouc-Bel-Air.

Outre  des  taux  d’élucidation  en  progression,  des  résultats  notables  ont  été  obtenus  sur  les  quatre  objectifs prioritaires: cambriolages, vols à main armée, vols liés à l’automobile et lutte contre l’économie souterraine.

S’agissant de la ligne TER Aix-Marseille, la sécurisation dans les trains et gares est assurée par plusieurs services (SISTC de la DDSP direction départementale de la sécurité publique,  PAF,  gendarmerie et  SUGE), coordonnés par le  Pôle d’Analyse et de Gestion Opérationnelle  (PAGO).

La tâche est considérable puisque cette ligne est constituée de 97 trains quotidiens empruntés par 8.200 passagers (hausse de la fréquentation de 10% en 2013).